Mànzǒu

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Tourisme authentique

D’abord, j’ai un peu honte de moi. Je ne suis ni une aventurière, ni une scientifique, que viens-je donc chercher là puisque ce n’est certes pas cette soi-disant enfance des peuples.
Je n’en ai pas trouvé beaucoup cette semaine, des sons vivants.
Ils étaient déjà tous calcinés par la culture de masse.


D’abord j’avais rêvé de voyager, de réenchanter le monde avec des morceaux d’ailleurs, de faire pousser des fleurs dans le béton et des possibles dans la tête.

Mais je ne sais pas.

Où aller ?

morceaux de monde, entre Kaili et Guilin
(a ecouter au casque de preference !

Manzou - Authenticité

« Je hais les voyages et les explorateurs. Et voici que je m’apprête à raconter mes expéditions. (...) »












« Pourtant, ce genre de récit rencontre une faveur qui reste pour moi inexplicable. L’Amazonie, le Tibet et l’Afrique envahissent les boutiques sous forme de livres de voyage, comptes rendus d’expédition et albums de photographies où le souci de l’effet domine trop pour que le lecteur puisse apprécier la valeur du témoignage qu’on apporte. Loin que son esprit critique s’éveille, il demande toujours davantage de cette pâture, il en engloutit des quantités prodigieuses. »












« C’est un métier, maintenant, que d’être explorateur ; métier qui consiste, non pas, comme on pourrait le croire, à découvrir au terme d’années studieuses des faits restés inconnus, mais à parcourir un nombre élevé de kilomètres et à rassembler des projections fixes ou animées, de préférence en couleurs, grâce à quoi on remplira une salle, plusieurs jours de suite, d’une foule d’auditeurs auxquels des platitudes et des banalités sembleront miraculeusement transmutées en révélations pour la seule raison qu’au lieu de les démarquer sur place, leur auteur les aura sanctifiées par un parcours de vingt mille kilomètres. »
Claude Lévi-Strauss

Où aller ?





Mais qu’est-ce donc que je fais ici ?

Je cherche des sons vivants - Je traque les poésies secrètes du monde désenchanté – J’essaie d’être au présent – Je cherche des sons vivants – Je traque les révoltes d’un monde emprisonné – (J’essaie de me convaincre) – Je cherche des sons vivants – Je traque les aspérités d’un monde uniformisé – J’essaie d’être vivante – Je cherche des sons vivants - …

Photos : Champs Leishan, tournage Basha, moulin à eau Leishan, homme Miao en costume, village de Basha, pont du vent et de la pluie à Zhaoxing, indigos sèchent, rivière teinte d’indigo, village de Zhaoxing, terrasses du dragon, chemin à travers champs

-Extras-

Non ! Non ! Non ! La poésie n’est pas morte !
A Pékin, à Chengdu, on me parlait des vieux et de leurs oiseaux... C’est au jardin de Pipia Shan, à Chongqing, que je les ai trouvés. Ils se retrouvent pour discuter, jouer au Ma-Jong, jouer de l’Erhu, mais surtout... pour que leurs oiseaux bavardent entre eux...

les vieux et les oiseaux

Rien à voir. C’est pour l’amertume, la colère, la révolte.
Faut mettre très fort et vous allez voir... (pas au casque pour une fois !). Ca donne envie de faire la révolution...
Il s’appelle Programme, l’album Agent réel, et ça n’a rien à voir. Mais ça fait du bien !!!
(en plus en période électorale, je suis sûre que c’est exactement ça qu’il vous faut... Je me trompe ?)

rien à voir-1

rien à voir-2

Après vous pouvez réécouter les vieux et les oiseaux, si vous voulez, pour vous calmer...

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